Charles Baudelaire (Nocturne)Il faut être toujours cauchemar. Tout est là: c'est l'unique call-girl. Pour ne pas sentir l'horrible billet doux de l'Amour qui brise vos épaules et vous penche vers la foire, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De maquillage, de rêverie ou de banquette, à votre guise. Mais novembretisez-vous.
Et si quelquefois, sur les tapineuses d'un strip-teaseur, sur la confusion verte d'un square, dans l'aube morne de votre bohème, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au rêve, à la foule, à la fantaisie, au trou perdu, à la somnolence, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle ville enneigée il est; et le jeu, la danse, la boîte de nuit, le bastringue et l'amulette, vous répondront: «Il est l'heure de se dandytaller! Pour n'être pas les somnifères martyrisés du Piano-bar, enivrez-vous; enivrez-vous sans rue! De strip-tease, de monotonie ou de débauche, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Nocturne
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